Un peu de lecture...

Merveilleux concert, public conquis. Ô Brigitte ! était au Festival "Les rencontres de Marc Robine" à Blanzat ce 17 juillet...
Nous remercions aussi toute l'équipe du festival "Les rencontres de Marc Robine", accueil chaleureux, disponibilité et sympathie...

Extraite du site "Nos enchanteurs", cette merveilleuse chronique écrite par Claude Fèvre. Nous la remercions chaleureusement.

Audacieux projet, s’il en est, de s’en prendre au répertoire de Brigitte Fontaine pour le visiter, le démonter, le distordre ! Un vent de folie souffle sur la Muscade et nous prend à revers de nos habitudes d’écoute, de nos conventions.

Pari fou mais réussi si l’on en juge par l’accueil d’un public dont il faut souligner l’ouverture et la disponibilité même si, bien sûr, on devine que certains spectateurs ont pu rester sur la rive, arrêtés par un trop plein d’inventivités et de démonstrations.
Pari fou aussi de vouloir en rendre compte ici. Essayons pourtant de partager ce moment concocté par la joyeuse troupe des Musiques à ouïr, alliant ingéniosité et recherche instrumentales, compétence vocale, mise en espace. Sous la houlette de Denis Charolles, fin percussionniste, la Chanson s’en va titiller le théâtre où les textes sont à la fois dits, joués et chantés.

Au centre du plateau une harpe. Avouez que c’est plutôt rare en Chanson ! L’objet offre à lui seul une image insolite et Aurélie Sataf, en tire des sonorités étranges. On ajoutera aussitôt que cette musicienne, accoutumée aux exigeantes recherches contemporaines, chanteuse et comédienne, offre l’un des meilleurs moments de la soirée : un duo inénarrable avec le toujours attendrissant et facétieux Loïc Lantoine ! Follement réjouissante cette histoire d’immeuble dont on suit l’explosion et l’effondrement au ralenti, le temps d’un dialogue  absurde!

Côté jardin, c’est Claude Delrieux, l’aventureux accordéoniste, guitariste et chanteur dont on sait la créativité sans limite. Côté cour, Julien Eil, au saxophone baryton, à la flûte traversière et à la clarinette basse. Elle accompagnera seule la voix de l’autoportrait Voilà tout, et ce pourrait être le moment emblématique de l’univers poétique de Brigitte, comme de ce spectacle. A ses côtés Alexandre Authelain au saxophone ténor, à la clarinette dont on retiendra la présence et celle des percussions sur la voix d’Aurélie Sataf dans Le train 2110.

Il aurait fallu pouvoir évoquer chaque texte et chaque re-création tant le spectacle montre une créativité luxuriante, nourrie d’improbables inventions. Pour évoquer Brigitte Fontaine, Reine des Kékés qui se dit dans ses chansons vieille et conne et folle - c’est selon – celle qui échappe à tout enfermement dans un style, peut-être la rencontre de ces sept là n’est-elle pas de trop ? Mais on ne saurait ignorer la présence dissemblable et complémentaire, des deux voix qui font la texture de ce spectacle, celle de la très jeune Oriane Lacaille, et de Loïc Lantoine.

Reste qu’il faut rendre hommage à l’audacieuse et riche programmation de ce festival qui, décidément, joue la carte du partage et de l’ouverture pour une Chanson sans frontières.

Claude Fèvre - Nos Enchanteurs

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